mayo 13, 2009

VOCES DE ALERTA. Version in English and French

Sounding the alarm

We the undersigned, scientists, academics, intellectuals, and artists, declare our opposition to all mercantile and pragmatic interference in the autonomy of the scientific and university system by the economic powers that be. The “productivist” rhetoric characteristic of these times –differing somewhat from that of financial interests that prevailed in previous decades—aims at preventing a debate around an issue that has been the object of serious concern in academic and scientific networks: to what extent is knowledge, in particular public knowledge, being besieged by the market? In other words, what are the conditions for exercising scientific independence, and in particular, is it possible to exercise the ethical right to sound the alarm at the manifestation of damages, without suffering retaliation in the form of hidden or explicit reprisals? The academic and scientific community Sounds the Alarm on the basis of argumentation provided by the “exact” sciences – biology, geology, glaciology, chemistry amongst others – as well as the social sciences and humanities – medical science, law, sociology, social ecology, political economy, archeology, anthropology, education, among others. Scientists and academics want their voices to be heard so that the risk of irreparable damage and great social suffering may be avoided or mitigated.
Politicians, public officials, reporters, and mediators hired by large corporations, speak of “sustainable development” when they refer to the transgenic soybeans system or of “responsible” mining, as if these were elements of a positive transformation of society. This hegemonic discourse is legitimized strategically by academics and scientists paid by transnational corporations, working in a public system that is being divested of independent knowledge. To what extent do adequate conditions prevail for critical voices of academics and scientists to be heard, voices that are against these extractivist models? What possibilities are there for the construction of a public agenda around these topics, which are crucial for the common good of our society? How can a system of citizenry and rights be established whereby independent and critical voices based on the authority of a knowledge that has not been co-opted, are not negated, defamed, silenced or misappropriated.
At a time when the results of a study on the effects of a widespread agrochemical used in Argentina are being publicized and debated widely, we affirm our decision to support a university scientific research system autonomous of large corporate economic interests, in which freedom of thought and research prevails, based on the ethical principles that guide each discipline and an unyielding responsibility with society and its most vulnerable social sectors.


French version


Lanceurs d´alerte


Nous, scientifiques, académiques, intellectuels, artistes, souhaitons rendre publique notre position critique face à toute intromission mercantiliste et pragmatique du pouvoir économique dans l’indépendance du système scientifique et universitaire. Avec la rhétorique du “productivisme” devenue courante ces derniers temps -et différente de l´accumulation financière typique des décennies précédentes-, on cherche à éviter le débat sur ce qui depuis longtemps fait l’objet de préoccupations et d’actions au sein des réseaux scientifiques et académiques au niveau de la communauté internationale: le savoir, et le savoir public surtout, est-il assiégé par le marché ? Dans quelles conditions l’indépendance scientifique peut-elle être réelle, notamment celle qui mène à exercer le droit éthique de donner l´alarme face aux dommages subis par la communauté, sans souffrir de représailles ou de sanctions plus ou moins voilées ? La communauté scientifique et universitaire a ses voix d´alerte, avec les arguments que lui donnent les “sciences dures” –biologie, géologie, glaciologie, chimie, entre autres- et de même en est-il pour les “sciences molles” –médicine, sociologie, écologie sociale, économie politique, archéologie, anthropologie, éducation, etc. Des chercheurs et des universitaires essaient de se faire entendre pour éviter ou diminuer les risques certains de dommages irréparables et, surtout, de grandes souffrances sociales.
Le discours des politiques, des fonctionnaires, des communicateurs et des médiateurs recrutés par les corporations économiques produisent une sorte de discours unique semblable à un chant des sirènes sur le “développement durable” du modèle d`agrobussines (celui du soja en particulier) et des “mines responsables » comme facteur de transformation, et ce discours hégémonique est stratégiquement légitimé par des acteurs universitaires et scientifiques financés par les compagnies transnationales au sein d’un système public qui a été soumis à une désappropriation. Comment les voix critiques des universitaires et des chercheurs contre le modèle basé sur l’extraction pourraient-elles être entendues? Quelles possibilités y a-t-il de développer une discussion publique sur ces thèmes si importants pour le bien commun? Comment caractériser cette scène en termes de promotion de la citoyenneté et des droits qu’il est possible d’exiger, là où les voix indépendantes et critiques associés à des savoirs aux trajectoires non cooptées se voient niées, diffamées, réduites au silence, voire détournées ?
En ce moment où fait rage le débat sur la publication des résultats d’une enquête sur des produits agrochimiques largement utilisés dans l’agriculture argentine, nous réaffirmons notre décision de préserver un système scientifique et universitaire indépendant des intérêts économiques des grandes corporations, ou dominent la liberté de penser et de chercher, encadrée à la fois par les principes éthiques propres à chaque champ disciplinaire ainsi que l’incontournable responsabilité face aux secteurs sociaux les plus démunis.
Pour signer cette pétition, veuillez envoyer un email à muchasredes09@gmail.com
Pour lire les signature, voir www.voces-de-alerta.blogspot.com

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